Ce livre je n'aurais pas dû le lire. Ce livre je l'ai entre les mains parce que celui que j'avais acheté était mal coupé et donc impossible à lire, d'où échange nécessaire, mais plus de stock pour échanger le malheureux estropié. Ce livre ne m'attirait pas, car, trop souvent, je me laisse influencer par une couverture pour juger du contenu.Du rouge et du mauve sous acide et un titre qu'il fallait chercher tant il était explosé sur la couverture en tous sens et en une police de caractères pour le moins agressive. Et puis..le 11 septembre...moui. Trop actuel. Trop pathos.
Mais...un avoir pour acheter un livre, ça vous brûle les doigts !
En pleine croisade cadeaux, je demandai donc conseil à une jeune libraire afin qu'elle m'aida à dénicher un livre dans le style saga familiale ancrée dans un contexte historique fort. She had no clue mais l'envie évidente de me faire partager ses coups de coeur du moment; invitation que je ne refuse jamais et pas plus ce jour-là, aussi pressée fussé-je. Et quand elle me parla de ce livre, je me vis dans son regard vif parlant d'un livre adoré. Je cédai à la curiosité et tant pis pour le cadeau de Noël.
Je viens de le finir et ne puis que partager cette très belle découverte.
On y est plongé dans l'intimité énigmatique d'une famille aux coeurs lourds de solitudes mal assorties. On épie les photos, on lit les journaux intimes et les lettres... Et pendant ce temps, on est Oskar, un petit bonhomme spontané et déterminé comme on l'était à son âge et d'une culture, d'une intelligence et d'une richesse intérieure qu'on n'a pas atteintes à nos âges. Oskar a perdu papa et papa n'a pas pu finir de lui dire les secrets du monde, de la vie, de la connaissance et de l'Homme. Mais son père n'a pas pu partir comme ça... Oskar en est certain. Il a dû laisser des pistes...une carte vers un trésor, quelque chose... Un jour, au gré de ses fouilles domesticologiques, il trouve une clef dans une enveloppe marquée d'un mot : Black. Black quoi? Black qui?
C'est un indice. C'est forcément un indice. En tout cas, c'est une clef qui, si elle n'ouvre qu'une porte, lui en fera ouvrir bon nombre... Et j'ai aimé le suivre.
Dans ce kaléidoscope coloré qu'on ne peut réduire à un simple roman se promènent de mystérieux, pesants et sublimes fantômes.